La politique de la Société Centrale Canine

1_ Santé 

La Société Centrale Canine pense qu’en responsabilisant les Clubs de race quant aux choix de santé alors les éleveurs suivront mieux. C’est une spécificité française.

Les centrales canines voisines (Allemagne, Angleterre, etc.) œuvrent à endiguer la crise sanitaire impactant négativement le Chien depuis plus d’une décennie en prenant des mesures concrètes (allant entre autre dans le sens du document de la Fédération Cynologique Internationale « Stratégies internationales d’élevage de la FCI »), qui sont obligatoirement mises en place et suivies par leurs clubs de race et éleveurs car en le cas contraire les portées ne sont pas enregistrées.

2_ Bien-être canin en élevage

Elle a créé les « élevages recommandés » et « élevages sélectionnés » pour lesquels se sont les Clubs de race qui décident des éleveurs dont le dossier peut prétendre à une telle qualification. Le bien-être y est évoqué en termes de « conditions de vie qui doivent être adaptées à celle du chien ». Il n’y est nulle part fait mention de pratiques d’élevage sans cruautés  respectant et préservant la santé du chien et lui procurant de fait du bien-être.

 

3_ Préservation du patrimoine génétique des races

La Société Centrale Canine mandate des scientifiques pour réaliser des études, met à la disposition des juges une traduction du BSI (Breed Specific Instruction _ un document d’origine suédoise répertoriant les caractères physiques impliquant des problèmes de santé aigües) afin que puissent voir à l’œil nu les chiens malades et ne pas les récompenser en expositions canines et, elle informe les Clubs de race des bienfaits des dépistages des maladies héréditaires mettant à leur disposition une commission de zootechnie.

 

Aujourd’hui sur les +553 maladies héréditaires répertoriées chez le chien, seules un peu moins de 10% d’entre elles possèdent des tests permettant de les déceler avant de choisir son reproducteur. Pour les +90% restant la seule solution réside dans des pratiques d’élevage saines et éthiques à mettre en place en France avec diligence.

 

Dépister une maladie héréditaire n’a jamais empêché la prolifération de cette maladie. Pourquoi ? Parce que le mal est déjà fait.

Les scientifiques nous disent clairement depuis des décennies que ces maladies héréditaires ont toujours existées. Seulement, elles ne se retrouvaient pas exposées comme elles le sont aujourd’hui car l’on veillait à ne pas abuser de certaines pratiques d’élevage telle la consanguinité. Or, la consanguinité pour ne citer qu’elle si elle a l’avantage de fixer rapidement les traits désirés (port d’oreille, texture du poil, caractère, etc.) a le désavantage d’aussi rapidement concentrer les fameux gènes récessifs porteurs de ces maladies. Ainsi, lorsqu’un étalon et une lice transmettent tous deux le même gène récessif alors les maladies surgissent dans la portée issue de cet accouplement.

De perpétuer des accouplements néfastes pour ensuite trier avec des tests de dépistage et ne garder que les chiots épargnés par les maladies pour la reproduction (vendant ceux atteints comme chiens de compagnie ou pour les plus atteints les euthanasiant) relèvent de pratiques inéthiques où la souffrance est avérée, évitable et enferme dans un cercle vicieux où la variabilité génétique est appauvrie.

4_ Les Clubs de race sont ils populaires ?

L’adhésion par un éleveur au Club de race qui gère la race qu’il élève est aléatoire, non obligatoire. Il est estimé qu’à peine 16% de l’ensemble des éleveurs de chiens en France sont membres de leur club de race.

Aussi, la majorité des éleveurs élèvent deux voire plus de races et moins de 5% d’entre eux sont membres de tous les clubs gérant les races qu’ils élèvent.

Ainsi, lorsque la SCC passe par les Clubs de Races pour mener à bien une politique en faveur de la santé des chiens alors cette politique n’est pas suivie d’effet puisque les ¾ des éleveurs prennent librement leurs décisions d’élevage en dehors de tous clubs de race.

 

5_ Comment se matérialisent actuellement les choix de santé des clubs de race ?

 

Les clubs le souhaitant peuvent influencer à 4 niveaux :

*La diffusion de l’information

            Au travers de leur site internet, bulletins.

*Les chartes d’élevage

Un ensemble de règles que l’éleveur doit nécessairement suivre s’il veut être recommandé par le Club de race lorsque les particuliers appellent à la recherche de chiots à vendre.

Seulement, aujourd’hui

1_ les particuliers n’appellent plus les clubs de race, ils vont à la recherche de leurs chiots via les petites annonces gratuites sur internet

2_ se rendent sur le site internet de la Société Centrale Canine www.chiens-online.com où tous les éleveurs/particuliers déclarant une portée LOF sont visibles et ce,

_ Qu’ils soient membres ou non du Club de race ayant la responsabilité de la gestion de la race sur le territoire français

_ Qu’ils effectuent ou non des tests de dépistage santé sur leurs reproducteurs

_ Qu’ils aient où non des pratiques d’élevage éthiques

*Les grilles de cotation

Un ensemble de critères auxquels le chien doit satisfaire pour être « côté », ainsi être vu et recommandé comme individu de choix au niveau de la reproduction.

22 clubs de race ont encore une grille de cotation où aucun élément de santé n’est requis.

106 clubs de race ont une grille de cotations comportant 1 élément de santé requis.

Il faut savoir que pour la plus part des clubs de race ce fameux élément de santé requis est celui de la radiographie de dépistage de la dysplasie de la hanche. Quid des affections de plus en plus nombreuses impactant négativement nos chiens auxquelles les français doivent faire face.

*Les pré-requis pour l’obtention du titre de Champion de France

Environ 40% des clubs de race exigent que le chien ait été dépisté pour 1 élément de santé sans quoi le titre de champion de France ne lui est pas accordé. Donc 60% des clubs de race n’ont même pas 1 seul élément de santé de dépisté sur les chiens auxquels ils accordent le titre de champion de France lorsque l’on sait pertinemment que ce sont les chiens qui ont obtenu ce genre de titre qui ont tendance à se reproduire le plus.

Par ailleurs, qu’est-ce qu’1 élément de santé quand aujourd’hui les races sont en moyenne touchées par un minimum de 6 affections héréditaires.

Dés lors que les ¾ des éleveurs français produisant des chiens LOF ne sont pas membres de leurs clubs de race et ne suivent donc pas les indications de leur clubs de race, les voulus résultats escomptés ne sont pas là. Le Chien n’est pas protégé.

6_ Pourquoi agir au niveau des statuts de la Société Centrale Canine au-lieu de militer pour une mise en place progressive par la Société Centrale Canine et le Ministère de l'Agriculture de politiques de protection du chien dans l'élevage en France? 

 

Le Ministère de l’Agriculture comme le Ministère de l’intérieur valident les statuts et règlement intérieur de la Société Centrale Canine mais ne mettent pas en place les politiques suivies par cette dernière. Elle seule, en est responsable.

Au vu du fonctionnement de la cynophilie française: la Société Centrale Canine est une association de loi 1901 reconnue d'utilité publique constituée en fédération. Elle seule a le pouvoir d’enregistrer les portées des chiens naissant sur le territoire français.

Seulement, elle mandate des clubs de race (ses membres affiliés) pour veiller à la promotion des races en France. Ainsi, ces clubs de race, eux mêmes associations de loi 1901 sont individuellement en charge de races, décidant des politiques sanitaires à appliquer.

Or, les clubs de race recueillent peu d’adhésions des éleveurs. En effet, les ¾ des éleveurs français élèvent en dehors des directives des clubs de race et la Société Centrale Canine enregistre toutes leurs portées.

Ainsi, il revient à la Société Centrale Canine qui enregistre toutes les portées de s’assurer de protéger le Chien dans TOUS les élevages puisque les clubs de race qu’elles mandatent ne le peuvent pas. Une telle protection passant tout d’abord par une reconnaissance écrite, sur un document officiel : les statuts des notions fondamentales que sont le bien-être, la préservation du patrimoine génétique et la prévention de la cruauté dans les pratiques d’élevage puis par la prise de mesures effectives touchant tous les éleveurs et non plus juste ceux adhérant aux clubs de race.

 

7_ Constat au niveau des Clubs de race

La cruauté observée dans certaines pratiques d'élevage, le recours continuel à l'accouplement consanguin par exemple qui porte atteinte au patrimoine génétique du chien et favorise la hausse des maladies héréditaires et autres tares générant du mal-être, l'importation de chiots des pays de l'est enregistrés LOF, etc...montrent un échec des clubs de race à mettre en place une éthique dans l'élevage du chien en France, à protéger les chiens de souffrances évitables et donc protéger les français.

8_ Avenir du chien d’élevage en France?

 

            Une personne qui souhaite élever des animaux de rente passe par une école qui lui permet de comprendre les rouages de l’élevage. Elle y est sensibilisée à la santé et bénéficie de cours sur la génétique.

Une personne qui décide d’élever des chiens ne passe par aucune école, n’a de savoir que celui dont elle a hérité ou qu’elle s’est appropriée au travers d’un parcours éducatif privé.

 

Les bons éleveurs alertent quant au fait qu’aujourd’hui quiconque souhaite élever des chiens a juste à s’acheter une ou deux femelles LOF et l’aventure commence.

 

Toutes les erreurs d’appréciations d’une catégorie d’éleveurs impactent le bien-être du chien, sa santé, sa longévité, son futur. L’on sait aujourd’hui que chaque fois qu’une personne accouple deux individus de la même race, sa décision a un impact sur l’ensemble du cheptel mondial pour cette race.

Elever c’est prendre des décisions quant au vivant. C’est une responsabilité. L’ignorance, le je m’en-foutisme n’ont pas le droit d’impacter négativement la santé d’individus, leur bien-être, et d’hypothéquer leur futur.

 

La Société Centrale Canine doit épargner le Chien au travers d’une révision des pratiques d’élevage acceptables passant par l’introduction des notions fondamentales et universelles de « bien-être, préservation du patrimoine génétique et prévention de cruauté dans les pratiques d’élevage » dans ses statuts.

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