Réconcilier les français avec      la production Animale : une priorité gouvernementale

 

Les filières agricoles et agroalimentaires constituent un atout majeur pour la France. Elles sont des facteurs de croissance, d’emplois et d’ancrage d’activités économiques dans les territoires, particulièrement dans les territoires ruraux. Au sein de l’Union Européenne, l’agriculture française fait figure d’exception par sa grande diversité en termes d’exploitations, de productions, de marchés, d’organisation des filières.

Toutefois, la France voit ses positions s’éroder ces dernières années par rapport à ses partenaires européens et aux pays tiers.

Les enquêtes d’opinion publique, telles que les sondages, indiquent des préoccupations croissantes en matière de bien-être des Animaux dans tous les domaines de la société[1], à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Union Européenne. Le pouvoir du consommateur de déterminer les méthodes de production louables croît à travers le monde.

 

Les citoyens français, européens sont de plus en plus convaincus que les systèmes de production quels qu’ils soient, doivent être pensés dans une logique de durabilité et ils acceptent l’idée de systèmes combinant : réduction de l’impact environnemental, préservation de la biodiversité, garantie d’un bien-être Animal supérieur et une juste rétribution des personnes impliquées dans ces systèmes de production. Le bien-être Animal est un aspect important de la durabilité[2] ainsi que de la qualité des produits et peut pousser les consommateurs à refuser d’acheter certains produits.

D’ailleurs, aucun système et aucune procédure n’est durable si une proportion notable de la population locale ou mondiale, à un moment donné, considère que certains des aspects de ce système ou de cette procédure sont inacceptables, ou considère désormais que ses effets prévus à l’avenir sont moralement inacceptables.

 

Comment s’assurer de trouver à l’export, la rémunération d’efforts concernant des préoccupations nationales et européennes ?

 

La capacité des acteurs économiques français à prendre en compte l’exigence des consommateurs[3] quant à une redéfinition du bien-être Animal au sein des filières en adéquation avec la place nouvelle qu’ils allouent à l’Animal au sein de la société française et de l’économie demeure un défi à relever.

 

ADAPTER L’OFFRE FRANCAISE À L’ÉVOLUTION  DES EXIGENCES SOCIÉTALES ET DES MARCHÉS

 

[1] La question Animale devient un véritable point d’attention médiatique, les sujets sensibles et les formats émotionnels étant privilégiés pour instruire le procès de l’élevage industriel et de l’exploitation Animale en général.

 

[2] Il existe plusieurs raisons pour lesquelles un système peut ne pas être durable. Parmi celles qui ont trait aux systèmes d’utilisation des Animaux, y compris ceux qui portent sur la production Animale, on peut citer les suivantes: (i) le système engendre un niveau d’appauvrissement d’une ressource tel que celle-ci ne sera plus disponible pour ce système, (ii) un produit du système s’accumule au point d’empêcher le fonctionnement du système, ou (iii) l’opinion publique juge inacceptable une activité comprise dans ce système.

Le fait que quelque chose soit rentable et qu’il existe une demande pour un produit n’est pas suffisant pour justifier la poursuite de la production. Les systèmes ou les procédures sont durables sont acceptables aujourd’hui  si les effets envisagés à l’avenir sont acceptables, notamment eu égard à la disponibilité des ressources, aux conséquences de leur fonctionnement et à la moralité de l’action (Broom 2001, 2014).

 

[3]La société financière internationale (IFC), qui fait partie de la Banque mondiale, est la plus grande institution financière multilatérale investissant dans les entreprises privées des marchés émergents. Elle a publié une note de bonnes pratiques intitulée «Animal Welfare in Livestock Operations». L’IFC présente la note sur son site internet en expliquant que des normes de bien-être Animal plus élevées sont de plus en plus perçues comme étant une nécessité pour améliorer l’efficacité et la rentabilité du commerce, en contentant les marchés internationaux et en répondant aux attentes des consommateurs. L’IFC a en outre publié des lignes directrices intitulées «Creating Business Opportunity through Improved Animal Welfare». Ces lignes directrices ont pour but de guider les pratiques d’investissement de l’IFC elle-même dans le secteur de l’élevage, qui visent à améliorer la rentabilité future en augmentant l’efficacité de la production Animale et en réduisant les pertes. Les politiques menées par l’IFC sont analogues à celles de l’Union européenne, mais sont appliquées partout dans le monde.

 

 

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© Canis Ethica, Pour une éthique dans la relation Homme-Animal